Aujourd’hui on parle beaucoup de remèdes qu’on appelle aussi « superfood » comme le curcuma, le gingembre, l’huile de noix de coco, les baies de goji et le jus d’Aloe vera. Je suis persuadée des vertus extraordinaires de ces plantes, mais il ne faut pas oublier que dans notre culture les plantes ont été utilisées pour fortifier et guérir depuis des siècles. Nous ne devons pas oublier ce patrimoine et nous obliger à l’entretenir et à l’enseigner à nos enfants. Il est facile d’apprendre les bases de la phytothérapie. Exploitons ensemble.
Camomille allemande (Matricaria recutita)
La camomille allemande favorise l’équilibre et l’harmonie. Ses fleurs calment autant le système digestif que les systèmes nerveux. La camomille une alliée quotidienne pour les personnes aux prises avec des indigestions, des ulcères, les ballonnements, la diarrhée, des maladies inflammatoires des intestins, du stress, de l’insomnie et des problèmes menstruels. Elle convient aux enfants qui percent leurs dents. On fait une infusion courte ( pas très concentrée pour éviter le goût amer).
Ortie
Riche en magnésium et en fer, l’ortie tonifie les reins. Elle aide les personnes qui présentent des troubles liés à l’accumulation de toxines dans le corps : maladies de peau, allergies, arthrite, cancer… Elle donne de l’énergie tout en régularisant la glycémie et en diminuant les effets néfastes du stress continu. L’ortie est une bonne alliée pour les femmes enceintes ou qui allaitent. Préparez une infusion avec les feuilles de la plante.
Mélisse (Melissa officinalis)
C’est la plante du lâcher prise, celle des personnes qui ruminent sans arrêt ou qui broient du noir. Elle détend, favorise le sommeil, la digestion et apaise la fièvre des enfants comme des adultes. Son action antivirale est intéressante en cas de grippe ou d’herpès. Prenez les feuilles en infusion courte, ponctuellement ou sur de longues périodes.
Pissenlit
La racine du pissenlit active le foie et le pancréas tout en favorisant le péristaltisme (la contraction des muscles du système digestif). Elle est utile en cas d’indigestion, d’engorgement du foie, de mauvaise assimilation des aliments et de constipation. Elle aide aussi à équilibrer la glycémie. Douce mais tenace, elle convient même aux enfants. La feuille de pissenlit possède pour sa part des propriétés diurétiques. Riche en potassium, elle aide toute personne souffrant de rétention d’eau, d’hypertension ou de problèmes de peau. La racine se consomme en décoction ou en teinture, tandis que les feuilles se prennent en infusions. Elles sont également délicieuses en salades. Peu importe la forme, le pissenlit peut se consommer sur de longues périodes.
Lin
La graine de lin est le laxatif doux le plus connu.
Faites tremper 1 cuillère à soupe de graines fraîchement moulues dans l’eau pendant une demi-heure ou pendant la nuit et buvez le tout une ou deux fois par jour.
Fenouil
Les graines de fenouil favorisent une digestion harmonieuse, diminuent la putréfaction et les crampes intestinales. Elles excellent en cas de gaz et de ballonnements. Ce sont les plus grandes amies des bébés sujets aux coliques. On peut utiliser le fenouil ponctuellement ou sur de longues périodes. Les bébés reçoivent de petites quantités d’infusion courte, tandis que la maman qui allaite peut en consommer davantage. Le fenouil favorise la production de lait maternel chez la maman qui en prend.
Le sureau noir
donne de petites fleurs blanches odorantes jusqu’au début de l’été et des baies noires en automne.
Les propriétés médicinales :
Anti-inflammatoires, Anti-rhumatismales, Antivirales, Expectorantes, Anti-antiallergique(anti-histaminiques), Antioxydantes, Diurétiques, Antidiabétiques (insulinogène), Immuno-stimulantes.
-Cure de fleurs de sureau noir:
Pour lutter contre les infections, versez 1 litre d’eau bouillante sur deux cuillères à café de fleurs de sureau et laissez infuser pendant 15 minutes. Buvez 4 à 5 tasses par jour durant une semaine ou plus si besoin.
-Avec les baies noires mûres on prépare de délicieux sirops et gelées en automne. Elles sont riches en Vitamine C, B6 et fer.
A utiliser dès les premiers signes d’une infection respiratoire.
Ail
Ce puissant antibactérien est également antifongique. Pour les infections respiratoires, il est aussi intéressant que certains antibiotiques pharmaceutiques. Il traite également très bien les infections digestives, les vers intestinaux et les infections vaginales. Il faut idéalement manger de deux à cinq bulbes d’ail cru au cours de la journée. Pour les avaler, il suffit de les broyer et de les mettre dans de l’eau. Répétez quelques jours de suite si besoin mais réduisez votre consommation ou stoppez quelque temps si votre estomac se montre fragile. On peut aussi utiliser l’ail macéré dans le vinaigre par voie interne ou en compresse sur la peau. Ce vinaigre peut être utilisé en cas de vaginite (10 gouttes dans la poire vaginale remplie d’eau) ou sous forme de produit d’hygiène nasale en cas de sinusite (cinq gouttes dans un litre d’eau).
Thym
Ce condiment est tout à fait indiqué en cas d’infection respiratoire et de troubles digestifs accompagnés de gaz et de ballonnements. On l’utilise aussi en externe pour nettoyer les plaies, on l’inhale lorsqu’il y a congestion nasale ou on s’en fait un bain de vapeur en cas d’acné au visage. De plus, le thym réveille et stimule les fonctions nerveuses. Buvez ou appliquez par voie externe l’infusion courte de feuilles sèches. Pour l’inhaler ou prendre un bain de vapeur, déposez les plantes sèches dans un bol, versez-y de l’eau bouillante, recouvrez d’une serviette et mettez la tête dessous en respirant à fond par les narines. Pour les soins de la peau, exposez le visage à la vapeur.
Calendula
Cette plante est une des plus polyvalentes de notre trousse. Par voie interne, elle est utile en cas de grippe, de congestion lymphatique, de fièvre et d’inflammation de la bouche, de la gorge ou de tout le système digestif. Elle diminue l’inflammation, soigne les muqueuses et élimine les bactéries, virus et champignons. Par voie externe, on l’utilise sur la peau pour combattre les inflammations, les infections ainsi que les conjonctivites et pour désinfecter les blessures. La calendula peut aussi servir de douche vaginale et de produit d’hygiène nasal. Utilisez les fleurs en infusion ou en teinture.
Millepertuis
Aujourd’hui il est reconnu pour traiter la dépression légère à modérée, l’anxiété, l’agitation nerveuse et les troubles digestifs (dyspepsie).
Cataire
Cette herbe à chats reconnue pour stimuler nos minous, apaise les enfants en favorisant leur sommeil et en diminuant leur tendance à faire des cauchemars. Elle convient aux enfants turbulents, stressés ou malades, à ceux qui ont le bedon tendu ou une forte fièvre. Elle convient aussi aux adultes qui tournent en rond dans leur tête. Donnez aux enfants une infusion des parties aériennes en fleur ; pour les adultes, la teinture est plus appropriée.
PLANTES POUR UN USAGE EXTERNE
Millepertuis
L’usage du millepertuis par voie externe est plutôt négligé depuis quelques années. Or il est fabuleux pour la cicatrisation. Le millepertuis diminue l’inflammation, accélère la guérison, tient les bactéries au loin et fait la vie dure aux virus. Il traite particulièrement bien les brûlures mineures et l’herpès. De plus, il apaise les muscles courbaturés, calme les nerfs traumatisés (douleur, engourdissement ou fourmillement).
Pour toutes ces vertus, on se sert de l’huile infusée des fleurs, appliquée abondamment. Il est possible d’utiliser la teinture sur l’herpès : ça chauffe, mais c’est très efficace !
Chou
Cet aliment commun fait des merveilles. Il tire la chaleur et l’infection vers lui, il refroidit et apaise les tissus, il décongestionne et favorise la guérison. Il est très utile en cas de plaie, d’ulcère, de brûlure, d’inflammation et de mastite. Il suffit de prendre une ou plusieurs feuilles fraîches, d’enlever la veine majeure et de l’écraser avec un rouleau à pâte ou une bouteille jusqu’à ce que la feuille soit humide. Appliquez directement sur la partie à traiter, recouvrez d’un linge et changez après deux heures. Notez enfin que le chou rouge est plus efficace que le vert, mais il tâche davantage.
Camomille
Traiter les inflammations et les irritations de la peau et des muqueuses; soulager l’inflammation et l’irritation des voies respiratoires (inhalation).
Arnica
L’arnica s’utilise uniquement par voie externe. On l’évite donc si la peau est abîmée.
L’arnica favorise la guérison rapide des tissus lésés, diminue la douleur et l’enflure et freine la formation d’ecchymoses.
En gel, crème ou pommade pour apaiser les petits traumatismes et diminuer les douleurs musculaires.
Infusion pour compresses: Infuser, durant 5 à 10 minutes, 2 g de fleurs séchées dans 100 ml d’eau bouillante. Laisser refroidir et appliquer, plusieurs fois par jour sur la partie atteinte, une compresse imbibée de cette infusion.
Au cours d’un essai comparatif auprès de 204 patients souffrant d’arthrose des mains, pour soulager la douleur et améliorer la mobilité, un gel contenant de l’arnica a été aussi efficace qu’un gel contenant de l’ibuprofène.
Les résultats d’un essai à double insu avec placebo mené auprès de 89 sujets souffrant d’insuffisance veineuse indiquent que le gel d’arnica peut augmenter le tonus veineux, diminuer les oedèmes et soulager la sensation de lourdeur dans les jambes.
Faites votre propre jardin médicinal
Les vivaces médicinales
La mélisse (Melissa officinalis) : cette plante vivace requiert un emplacement ensoleillé ou à mi-ombre. Elle nécessite une protection hivernale dans les régions plus au nord, passe généralement l’hiver dans le sud. Elle se ressème d’elle-même très facilement. Multiplication : semences ou plants.
L’achillée millefeuille (Achillea millefolium) : on cultive cette vivace en plein soleil, dans un sol légèrement acide. Cultivar recommandé : espèce indigène. On peut la cultiver avec des variétés ornementales, à la floraison rouge ou jaune, mais c’est l’achillée à fleurs blanches qui reste la plus riche en principes actifs.
Le millepertuis (Hypericum perforatum) : on retrouve cette vivace en bordure des chemins de campagne, mais il est préférable de se procurer un cultivar chez un herboriste ou un grainetier spécialisé. Nécessite peu d’entretien. Attention aux interactions avec certains médicaments et à la photosensibilité que le millepertuis peut provoquer. Cultivar : il en existe quelques-uns, surtout utiles pour leur résistance à une maladie fongique répandue, l’anthracnose. Multiplication : habituellement sous forme de semences, mais on trouve aussi des plants.
L’échinacée (Echinacea purpurea) : plante vivace qu’on installe en plein soleil dans une terre riche en humus et qui s’égoutte bien. Ce sont les racines des plantes de trois ans que l’on préfère utiliser en herboristerie, bien que les feuilles et les graines soient aussi parfois employées. L’année de la récolte, il faut couper les fleurs pendant l’été. Cultivars recommandés : plusieurs cultivars appartenant aux espèces Echinacea purpurea et Echinacea angustifolia sont offerts dans le commerce. La seconde est réputée plus active, mais son taux de germination est beaucoup plus faible, si bien qu’on se rabat généralement sur la première. On peut aussi acheter quelques plants.
L’ortie (Urtica dioica) : cette vivace a certaines exigences quant à la multiplication par semences (que l’on attribue parfois à son tempérament… épineux), si bien que certains préfèrent se procurer un ou des plants. D’une manière ou d’une autre, il faut la mettre dans une section à part, car elle est très envahissante et très désagréable au contact (« qui s’y frotte s’y pique », dit le proverbe). Elle aime le soleil ou la mi-ombre et a besoin d’un bon apport de compost. À noter que, une fois établie, elle se ressèmera d’elle-même sans la moindre difficulté.
La camomille
La menthe
Deux annuelles médicinales
Le souci (Calendula officinalis) : Désignée « plante médicinale de l’année » par la International Herb Association, cette jolie plante aux fleurs jaunes et orangées se cultive très facilement et réjouit l’oeil autant qu’elle adoucit les bobos des petits et des grands. On peut acheter des semences ou des plants dans les jardineries.
La couleur des fleurs serait le signe d’une activité médicinale plus élevée. Récoltez les fleurs au fur et à mesure qu’elles s’épanouissent; les plants continueront ainsi de produire tout au long de l’été et jusque tard l’automne. Si vous laissez monter quelques plants, vous pourrez également récolter les semences. On fait sécher les pétales sur un grillage avant de les utiliser tels quels ou en teinture.
Le stévia (Stevia rebaudiana) : très à la mode en ce moment, le stévia présente surtout l’intérêt d’être un excellent substitut du sucre, tout en étant beaucoup moins calorique. Le pouvoir sucrant de son principal composé, le stévioside, serait deux ou trois cents fois plus élevé que celui du sucrose (la feuille de stévia, toutefois, ne contient qu’environ 12% de stévioside). Sous nos climats, cette vivace tropicale est cultivée comme une annuelle. On peut la cultiver en pot ou en pleine terre, à partir de semences ou de jeunes plants. Cette dernière solution est préférable, puisqu’il lui faut une longue saison pour produire une quantité satisfaisante de feuilles. Espacement : 45 cm. Diamètre du pot pour la culture en contenant : de 25 cm à 30 cm. Le cultivar „Crazy Sweet“, vendu exclusivement par Richters, ne présenterait pas l’après-goût amer dont on fait parfois l’expérience avec l’espèce botanique.
On le transplante au jardin (ou on sort le contenant à l’extérieur) entre la fin mai et la mi-juin (quand il n’y a plus de risque de gel). On récolte les feuilles entre la mi et la fin septembre, juste avant la floraison, lorsque les plants ont atteint de 40 cm à 60 cm de hauteur. Le plus tard possible, en fait, car la baisse de la température et de la durée de luminosité des jours provoque une augmentation de la production de stévioside. Comme la plante peut tolérer des températures de – 6 °C, on peut la garder un peu plus tard au jardin, en la protégeant durant les nuits froides.
La récolte effectuée, on fait sécher les feuilles sur des treillis au soleil, puis on les pulvérise à la main ou dans un moulin à café, ce qui libère le stévioside.
Les herbes culinaires : un chasse-insecte naturel
Les plantes aromatiques peuvent attirer les insectes utiles, repousser les insectes nuisibles et favoriser, d’une manière ou d’une autre, la croissance des plantes potagères. Il ne faut donc pas hésiter à en mettre un peu partout dans le potager. Limitez-vous toutefois aux plantes annuelles (basilic, persil, aneth, coriandre, etc.) ou à celles que vous traiterez comme des annuelles (sauge, thym français, stévia, verveine citronnée, etc.).